mercredi 16 décembre 2015

007 vu par les écrivains (1) : Joël Houssin



Joël Houssin, l'auteur de la série du Dobermann, a écrit en 1983 dans la revue Métal Hurlant Aventure n°1 un article intitulé "Les Armes à Bond". Et le moins que l'on puisse dire est qu'il n'est pas tendre avec 007 et encore moins avec Ian Fleming. Extraits :

"On a souvent reproché à Bond d'utiliser, à ses débuts, un "pistolet de dame", le Beretta 25. A mon sens, si le choix de cette  arme est une sottise, l'utilisation que Bond en fait est une hérésie. En effet, si un tueur fonce sur 007 avec un rasoir, le célèbre agent britannique pourra toujours lui vider son chargeur dans le baquet, l'ennemi aura largement le temps de le raser de près, de lui fabriquer un double sourire et de lui tailler une boutonnière verticale, de la gorge au pubis, avant d'enfin, dans la mesure où Bond est un tireur émérite, s'effondrer sous le coup d'une vieille lassitude consécutive à une trop grande perte de sang. Le calibre 6.35 n'a aucune puissance d'impact. Il n'arrêterait pas un pékinois.

Non content d'utiliser une arme inefficace, Bond la place dans un étui à bretelle en peau de chamois (c'est plus chic). Parfait pour nettoyer un pare-brise, le chamois ne peut raisonnablement servir de holster. Le Beretta y resterait accroché, s'y encrasserait plus sûrement que dans une bassine de sciure et ne pourrait en aucun cas être dégainé rapidement. Que de handicaps ! Dont le moindre, finalement, est peut-être de placer son pistolet sous son aisselle gauche, position déjà abandonnée alors que Capone têtait encore le sein de sa nourrisse. N'importe quel flicard de province sait qu'un calibre se porte légèrement au-dessus de la hanche droite (pour un droitier, évidemment), ou encore de la hanche gauche avec la crosse à l'intérieur. Toute autre position est néfaste à la rapidité. Il n'y a vraiment que ce nave de Bond pour l'ignorer."




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